La chirurgie conventionnelle ou stripping des veines

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Qu’est-ce que le Stripping des veines saphènes ?

La crossectomie-éveinage, communément appelée stripping (to strip se traduit par arracher en anglais), était jusqu’à récemment la technique chirurgicale de référence pour le traitement radical des veines saphènes incontinentes. Il s’agit d’une technique ancienne, qui a été développée il y a plus d’un siècle. Elle est maintenant très concurrencée par les techniques endoveineuses (ablation thermique et mousse).

Conditions de réalisation

Le plus souvent, elle est réalisée sous anesthésie générale, ou rachianesthésie (dans ce cas, seuls les membres inférieurs sont « endormis »), rarement sous anesthésie locale.

Le stripping peut traiter les veines grandes saphènes ou les veines petites saphènes.

Pour la veine grande saphène, le chirurgien va pratiquer une incision sous le genou (éveinage court majoritairement réalisé de nos jours contrairement à l’éveinage long qui nécessitait une incision à la cheville), et une autre au niveau de l’aine.
Il introduit dans la veine saphène un guide semi-rigide appelé « stripper » par l’incision sous le genou. Ce stripper va être remonté jusqu’à l’aine, où la veine saphène est ligaturée (suturée) à sa terminaison alors que l’autre partie de la veine est « accrochée » au stripper. Ensuite, par l’incision du bas, le chirurgien tire le stripper, celui-ci emportant avec lui la veine saphène qui y est accrochée. La veine saphène se retourne ainsi sur elle-même et sort avec le stripper.
Des sutures vont fermer les incisions sous le genou et à l’aine.

Pour la veine petite saphène, les incisions se font à la face postérieure de la jambe au niveau de la cheville et en arrière du genou. Le déroulement de l’opération est ensuite identique à celle de la veine grande saphène.

Durée d’hospitalisation et d’inactivité

Dans la plupart des cas, l’hospitalisation ne dure qu’une journée.

L’arrêt de travail ou d’activité est de durée variable: parfois 1 à 2 semaines si la chirurgie est peu agressive, mais selon les statistiques nationales, la durée moyenne d’arrêt de travail après stripping est de 26 jours.

Quelles sont les suites opératoires après un stripping ?

Les suites opératoires sont marquées par des ecchymoses (des « bleus ») au niveau des cuisses et des jambes, parfois des hématomes, et des douleurs à type de tiraillement pouvant gêner la marche pendant quelques jours.

Une atteinte neurologique avec insensibilité de la peau à la face interne de la jambe est possible après éveinage de veine grande saphène, surtout si celui est un éveinage long (incision au niveau de la cheville et non sous le genou). Les lésions neurologiques, avec atteinte du nerf sural, peuvent également survenir après stripping de la veine petite saphène. Un échomarquage préopératoire (la peau est marquée avec un crayon indélébile avant l’opération pour indiquer au chirurgien la place de la veine et du nerf) doit être systématiquement effectué pour augmenter la précision du geste chirurgical; ainsi, les risques sont diminués et l’efficacité améliorée.

Une infection peut survenir au niveau de l’aine en regard de la cicatrice.
De même, on sera attentif aux symptômes pouvant faire évoquer une « phlébite » (thrombose veineuse) superficielle, voire profonde. Cette complication est heureusement peu fréquente. Des anticoagulants sont souvent prescrits, et une compression par bande puis bas élastiques est mise en place. Mais, c’est la reprise rapide de la marche qui semble être le meilleur traitement préventif.
Exceptionnellement, un lymphocèle (poche de liquide lymphatique) peut se former au niveau de l’aine. Le plus souvent, il se résorbera seul.

Le stripping ne traite que la veine saphène (grande ou petite). Les varices visibles, inesthétiques sur les cuisses ou les jambes devront bénéficier d’un traitement complémentaire soit par phlébectomies réalisées dans le même temps que le stripping soit par sclérothérapie réalisée au cabinet médical au moins un mois après l’intervention.

Quel suivi doit-on avoir après la chirurgie des varices ?

La réalisation d’un stripping nécessite un suivi de l’état veineux régulier en raison de la possibilité de récidives variqueuses.

Elles surviennent chez environs 20% des patient(e)s sur les trajets des veines opérées : au niveau de l’aine et à la face interne du membre inférieur pour la veine grande saphène, en arrière du genou et la face postérieure de la jambe pour la veine petite saphène.
Ces récidives nécessitent des traitements complémentaires soit par sclérothérapie soit par phlébectomie.

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